Le désir de contrôler
Une quête humaine inévitable ou une illusion dangereuse ?
Depuis les premiers jours de l’humanité, l’être humain a manifesté un désir ardent de contrôler son environnement. Du contrôle des ressources naturelles à la manipulation des forces sociales, le besoin de maîtrise et de pouvoir est profondément enraciné dans notre psyché. Cependant, ce désir de contrôler suscite des questions importantes quant à ses motivations, ses conséquences et sa pertinence dans un monde complexe et interconnecté.
Une quête innée
Le désir de contrôler est souvent considéré comme une caractéristique intrinsèque de la nature humaine. Depuis notre évolution en tant qu’espèce, nous avons dû faire face à de nombreux défis pour survivre, et la maîtrise de notre environnement était cruciale pour notre survie. De ce fait, il est naturel que nous cherchions à contrôler notre destinée et à façonner notre réalité selon nos préférences.
Motivations et aspirations
Le désir de contrôler peut-être motivé par diverses aspirations. Certains individus recherchent le contrôle comme moyen de sécurité et de stabilité. Ils cherchent à réduire l’incertitude et à se prémunir contre les surprises désagréables de la vie. D’autres voient le contrôle comme un moyen d’accomplissement personnel et de réussite. Ils croient que la maîtrise de leur environnement les mènera à une plus grande satisfaction et à une vie meilleure.
Les mécanismes du contrôle
Pour exercer le contrôle, les individus peuvent adopter différentes stratégies. Certaines personnes cherchent à contrôler leur propre comportement et leurs émotions en développant des habitudes et des routines strictes. D’autres cherchent à contrôler les autres en utilisant leur pouvoir ou leur influence. Il existe également ceux qui essaient de contrôler leur environnement physique, en manipulant les ressources naturelles ou en créant des systèmes de sécurité sophistiqués.
Les conséquences du désir de contrôler
Bien que le désir de contrôler puisse sembler rationnel et légitime, il peut également avoir des conséquences néfastes. Lorsque le besoin de contrôle devient excessif, il peut entraîner de l’anxiété, du stress et des relations tendues avec les autres. La quête effrénée du contrôle peut également conduire à l’épuisement et à la frustration, car la réalité ne correspond pas toujours à nos attentes. De plus, le désir de contrôler peut conduire à une vision étroite du monde, limitant ainsi notre capacité à être ouverts aux opportunités et aux idées nouvelles. La liberté d’être, propre à l’être humain, dans le sens liberté de choix est compromise.
L’illusion du contrôle
Malgré nos efforts pour contrôler notre environnement, il est important de reconnaître que le contrôle absolu est souvent une illusion. Nous sommes soumis à des forces extérieures imprévisibles et à des circonstances que nous ne pouvons pas toujours influencer. Accepter cette réalité peut nous libérer du fardeau du contrôle excessif et nous permettre d’embrasser l’incertitude et l’imperfection de la vie. En réalité, le contrôle total est une chimère, car il y a toujours des facteurs externes et des variables hors de notre portée.
L’importance de lâcher prise
Au lieu de s’accrocher à un désir de contrôle absolu, il est essentiel d’apprendre à lâcher prise et à accepter ce qui échappe à notre emprise. Cela ne signifie pas abandonner toute responsabilité ou passivité, mais plutôt reconnaître nos limites et travailler avec ce qui est à notre disposition. Le lâcher-prise permet de cultiver la résilience, d’apaiser l’anxiété et de trouver des solutions créatives face aux défis inattendus.
La confiance et l’adaptabilité
Au lieu de se focaliser sur le contrôle, il est plus bénéfique de cultiver la confiance en soi et l’adaptabilité. La confiance en soi nous permet de nous sentir en sécurité et d’avoir foi en nos capacités à faire face aux situations qui se présentent. L’adaptabilité nous permet de nous ajuster aux changements et aux imprévus, en faisant preuve de flexibilité et en trouvant de nouvelles approches.
Le contrôle de soi
Plutôt que de chercher à contrôler les autres ou les circonstances externes, il est souvent plus fructueux de développer le contrôle de soi, ou mieux la conscience de soi. Cela implique d’apprendre à réguler ses propres émotions, pensées et réactions face aux événements. En cultivant la conscience de soi et la régulation émotionnelle, nous pouvons être à la tête de soi quant à nos actions et nos choix, tout en restant ouverts aux influences extérieures.
Le pouvoir de la collaboration
Une approche alternative au désir de contrôler est de favoriser la collaboration et la coopération. Reconnaître que nous sommes interdépendants et que nous avons besoin des autres peut renforcer les relations, stimuler la créativité et générer des résultats plus positifs. Travailler en équipe, écouter les idées des autres et partager le pouvoir peut mener à des solutions plus holistiques et durables.
Conclusion
Le désir de contrôler est ancré dans la nature humaine, mais il est essentiel de l’examiner de manière critique. La quête obsessionnelle du contrôle absolu peut engendrer des conséquences néfastes sur notre bien-être et nos relations. Plutôt que de chercher un contrôle illusoire, nous pouvons développer des compétences telles que la confiance en soi, l’adaptabilité et la collaboration. Accepter l’incertitude et lâcher prise peut nous libérer du fardeau du contrôle excessif, nous permettant ainsi de vivre de manière plus épanouissante et harmonieuse.
La méthode de Sophrologie Existentielle nous amène, au cours de son processus, à devenir de plus en plus conscient de nos pensées, de nos actes et de nos paroles et permet de renforcer notre sécurité intérieure et de trouver la bonne distance avec les situations ou les personnes de notre entourage, et ainsi de trouver notre juste place. Nous retrouvons peu à peu la liberté d’être.
Elisabeth Durrieu, psychopraticienne en Sophrologie Existentielle à Lacanau, Talence et Bordeaux